Carnet de voyage

Escapade à Albi

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Organisée autour de sa Cité épiscopale classée haut lieu du patrimoine mondial par l’Unesco, la capitale du Tarn est une ville dynamique, lovée dans un écrin de briques rouges.
En un week-end, le vieil Alby à lui seul permet tout à la fois de prendre un bol d’air, un bain de culture, de faire du shopping et de s’en mettre plein la vue !

Albi, une belle du Sud stupéfiante

La voiture étant dans le cas d’un week-end tout à fait optionnelle, je rejoins le centre historique en empruntant les voies piétonnes bordées de boutiques. Au détour d’une rue, Sainte-Cécile apparaît.

Avec le palais de la Berbie, ancien palais des évêques, la cathédrale compose un ensemble remarquable par son unité architecturale et ses proportions. À l’intérieur du monument, il faut prendre le temps d’observer les détails du décor peint et du chœur, ciselé comme de la dentelle. Le trésor de la cathédrale réserve, lui aussi, une émouvante rencontre : la Mappa mundi du VIIIe siècle, d’une valeur inestimable, est avec celle conservée au Vatican la plus vieille représentation connue du monde tel qu’on se le représentait à l’époque ! Depuis la place Sainte-Cécile, je gagne en quelques minutes le Pont-Vieux, l’un des plus vieux ponts de France encore en activité, qui enjambe le Tarn et coupe Albi en deux. De là, la Cité épiscopale se dévoile sous un autre angle. On mesure le caractère sauvage des rives de la rivière, où bientôt les gabarres promèneront les touristes. Ici, la nature s’invite jusqu’au cœur de la ville.

Après le déjeuner, une visite chez Toulouse-Lautrec s’impose. Entre les murs du palais de la Berbie, le musée conserve la plus grande collection au monde consacrée au peintre albigeois et accueille tous les ans des expositions d’envergure internationale. J’enchaîne avec une balade dans les jardins du palais, entre les buis taillés et les hortensias. Depuis les courtines, la vue sur la rivière, la rive droite et le Pont-Vieux est imprenable.

Je rejoins les rives du Tarn en contrebas et emprunte l’échappée verte qui suit le cours de la rivière sur 4 kilomètres.

Ici, au cœur d’une nature à peine maîtrisée, le café – restaurant Le Robinson est un lieu insolite, où je fais une pause-canapé sous les bambous. Il est l’heure de gagner mon hôtel avant de me rendre au Clos Sainte-Cécile, un petit coin de verdure parfait pour déguster, sous les lampions, une cuisine d’inspiration méridionale.

Albi, une cité épiscopale touchante par sa douceur de vivre

Au matin, je me livre à mon activité préférée : m’en remettre au hasard pour débusquer les trésors cachés de la ville.

Albi est en ce point parfaite, jalonnée de places, de jardins secrets, de maisons médiévales et d’hôtels Renaissance.

Parmi mes trouvailles, la petite place Savène, avec ses maisons à colombages, figure en bonne place, ainsi que le cloître de l’église Saint-Salvi et son jardin comestible (une initiative municipale qui essème bon train à travers la ville), ou encore l’hôtel Reynès qui abrite ce jour-là une exposition dédiée au pastel, fameuse plante tinctoriale qui fit la prospérité d’Albi à la Renaissance.

De fil en aiguille, je me retrouve sur la place du marché couvert, une superbe halle de style Baltard.

Sous sa charpente métallique, je m’approvisionne en produits du terroir. À l’extérieur de la halle, la fromagerie Cathare – une référence dans son domaine – dispose aussi de couverts. Le fontainebleau au fromage blanc fermier mérite le déplacement !

À 10 minutes à peine du quartier épiscopal, Albi s’affirme comme un centre urbain dynamique.

Dans l’enceinte du parc paysager de Rochegude, le Lait – pour Laboratoire artistique international du Tarn – relève le pari de diffuser l’art contemporain par des expositions pointues. De son côté, le Grand Théâtre – la scène nationale d’Albi – inscrit définitivement la ville dans son temps par son architecture audacieuse et une programmation de qualité. Pour atténuer la déception du départ, j’accorde ma dernière visite à Michel Belin, la star du cacao et un des meilleurs pâtissiers chocolatiers de France. Avec deux boutiques au Japon, il tient un solide argument pour faire rayonner Albi à travers le monde. Il suffit pour s’en convaincre de croquer dans un macaron aux noisettes ou un chocolat à la réglisse, un plaisir même pas coupable, capable de motiver à lui seul mon prochain voyage à Albi.


Crédits photos © : Patrice Thebault – Région Occitanie.